V. MENINGITES
A. GENERALITES
Une méningite est une atteinte inflammatoire des méninges (enveloppes du système nerveux central) quelle qu'en soit l'étiologie ; il existe donc des méningites :
- infectieuses ou non
- aiguës ou non
B. LE SYNDROME MENINGE
Il comprend théoriquement :
- Le "trépied méningitique" : céphalées, vomissements, constipation.
- Les constatations de l'examen clinique : photophobie, raideur de nuque, signe de Kernig et de Brudzinski.
- Il s'associe dans les étiologies infectieuses à un syndrome infectieux : fièvre, frissons,...
La confirmation d'une méningite passera toujours par la ponction lombaire. Cette dernière reste un geste traumatisant et dangereux. Elle n'est donc justifiée avant tout autre examen complémentaire que devant la
crainte d'une méningite infectieuse bactérienne. La simple constatation de signes méningés ou d'une fièvre est insuffisante pour justifier un examen du liquide céphalo-rachidien avant scanner (risques majeurs
vitaux). Certains tableaux neurologiques sont souvent pris pour des syndromes méningés "en urgence": par exemple une violente crise de migraine va entraîner des céphalées, des vomissements, une
photophobie.
Il est rappelé que la "vieille" notion de "fond d'oeil avant PL" est totalement dénuée de sens et n'a aucune valeur médico-légale.
C. LES MENINGITES INFECTIEUSES AIGUES
1. Les Méningites Purulentes
Le type en est la méningite cérébrospinale (à méningocoques, cocci gram négatif), évoluant volontiers sur un mode épidémique. La méningite cérébro-spinale garde une réputation redoutable car avant l'ère des
antibiotiques elle était constamment fatale, mais son pronostic a été transformé par l'apparition de la pénicilline; elle reste cependant une affection infectieuse grave, souvent décapitée par une antibiothérapie
prescrite pour un syndrome infectieux ORL et alors de diagnostic positif difficile, le méningocoque étant un germe fragile. Elle provoque un syndrome méningé franc. Mise en évidence du méningocoque dans le LCR ou à
l'hémoculture. Fréquence de certains signes (dermographisme, splénomégalie, herpès). En principe, bonne réponse aux antibiotiques.
Autre méningites infectieuses bactériennes (pneumocoque, streptocoque, ...)
Parfois autres micro-organismes (brucelloses, listérioses)
2. Les Méningites Lymphocytaires aiguës
Méningites aiguës présumées virales. Petites épidémies. En principe, évolution bénigne.
3. Les Méningites Tuberculeuses
3 formes : Méningite néo-natale (hydrocéphalies), méningites post-primaires de l'adulte jeune (méningite infectieuse subaiguë, lymphocytaire). Méningite du sujet âgé (phase tertiaire de la maladie. Fréquence des
crises et des manifestations démentielles).
4. Les Méningites Parasitaires
Champignons (cryptococcose,...), Cysticercose. Le plus souvent le pronostic en est redoutable.
Les méningites parasitaires sont favorisées (toxoplasmose...) par le SIDA. La constatation d'une méningite à germe "opportuniste" implique la sérologie HIV.
5. les Soins infirmiers
L'isolement d'une méningite infectieuse est souvent illusoire à l'ère des antibiotiques... le temps d'isoler, les microbes sont tués.
Il est important de veiller à la transmission rapide des prélèvements du LCR au laboratoire et de communiquer au plus vite les résultats au médecin.
Nécessité d'une bonne régularité des injections d'antibiotiques. Les adapter selon antibiogramme.
D. LES MENINGITES INFLAMMATOIRES
Ces méningites ne comportent pas d'agent infectieux directement impliqué.
Parfois post infectieuses (oreillons, rougeole..). Parfois le reflet de maladies inflammatoires chroniques (sarcoïdose), elles peuvent provoquer de graves perturbations de la circulation du LCR.
E. LES MENINGITES CARCINOMATEUSES
Infiltration carcinomateuse, le plus souvent métastatique. Dans ce cas, il est important d'adresser un tube de LCR au service d'anatomo-pathologie.
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