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Explorations et pathologie

 

II. Les Céphalées

 

A. Généralités

 

Problème extrêmement fréquent de la pathologie... jusqu'à 90 % des sujets normaux ont un jour ou l'autre mal à la tête. La majorité des céphalées sont heureusement bénignes, même si elles sont génératrices d'angoisse.

 

Problème parfois très trompeur chez l'enfant dont ce peut être longtemps le seul signe de tu­meur cérébrale.

 

B. Céphalées récentes, inhabituelles

 

Une céphalée brutale, explosive, pose le problème d'une maladie cérébro-vasculaire : hémor­ragie méningée ? Nécessité de savoir rapidement s'il s'agit d'une rupture de malformation vasculaire congénitale, qui risque de resaigner avant la chirurgie.

 

Une céphalée récente, inhabituelle, à recrudescence nocturne, majorée par la toux, peut être la première manifestation d'une hypertension intra-crânienne qui peut être tumorale.

 

La céphalée est constante - mais non isolée - dans les méningites aiguës (syndrome méningé fébrile).

 

Parfois chez le sujet âgé une céphalée récente peut être révélatrice d'une collagénose (anémie, VS accélérée,...) : maladie de HORTON (diagnostic confirmé par biopsie de l'artère tem­porale). Nécessité d'une corticothérapie en raison du risque d'atteinte des artères visuelles (cécité brutale).

 

Une céphalée peut être de cause non neurologique : sinusite, trouble visuel, dentaire...

 

L'arthrose cérébrale a bon dos (constante chez tout le monde à partir d'un certain âge).

 

EN PRATIQUE : tout malade hospitalisé pour une céphalée inhabituelle mérite d'être examiné sans attendre.

 

C. Les céphalées périodiques

 

1. La Migraine

 

Le plus souvent facilement reconnaissable : céphalée évoluant par crises, débutant souvent par des signes visuels (flou, points brillants, parfois amputation du champ visuel) = "migraine ophtalmique".

 

Volontiers familiale, la maladie migraineuse touche un peu plus souvent la femme que l'homme.

 

Caractère pulsatile souvent signalé par le patient.

 

Photophobie, nausées, vomissements.

 

Les symptômes cliniques accompagnateurs peuvent être impressionnants : hémiplégie, aphasie, troubles de l'équilibre ou de la conscience (migraines dites "accompagnées").

 

Le traitement de la crise est souvent rendu difficile par les vomissements. Sinon de nombreux antalgiques peuvent être efficaces. Il existe un traitement spécifique de la crise (Gynergène Caféiné) qui n'est efficace qu'à la condition d'être pris TOUT AU DEBUT de la couleur. Dans les formes graves on peut associer un traitement de fond (D.H.E., No­certone, Sanmigran, Avlocardyl,...) = (le patient doit donc avoir 2 types de médica­ments).

 

Certaines migraines peuvent révéler des pathologies intra-crâniennes : angiomes, méningiomes.

 

2. Algies vasculaires de la face

 

Evoluent par crises prolongées (plusieurs jours à semaines).

 

Plutôt les hommes. Volontiers lancinantes, cuisantes "comme un fer à repasser". Volontiers groupées en rafales très gênantes, accompagnées de congestion oculaire, larmoiement.

 

Leur traitement est souvent du même genre que la migraine. Elles sont parfois influencées par des traitements particuliers : béta-bloqueurs, indométhacine.

 

3. Névralgie faciale (=Névralgie du V, névralgie trigéminée)

 

Liée à une lésion du nerf Trijumeau. Très particulière : zone gâchette, caractère "en décharge électrique" pénible et brève.

 

Peut être primitive (névralgie faciale dite "essentielle") ou révélatrice de lésions intra-crânien­nes.

 

Sensible à des traitements particuliers (Tégrétol). Une intervention de coagulation du ganglion de Gasser du Trijumeau peut être efficace.

 

D. Les céphalées chroniques

 

Cadre très vaste de céphalées dites "psychogènes" ou "de tension nerveuse". Etiologie incon­nue, grosse participation psychologique. Amélioration souvent meilleur par la relaxation, les  anxiolytiques. Masquent souvent un problème psychiatrique (dépression).

 

 

E. L'infirmière et les céphalées

 

Les céphalées symptomatiques nécessitent les explorations à la recherche de leur cause.

 

Un malade qui a mal à la tête se plaint très souvent à l'infirmière, demande de soulagement du malade qui ne comprend pas sa douleur.

 

Possibilités thérapeutiques très variables : parfois simple (post PL = rester couché) ailleurs chirurgicales (hypertension intra-crânienne) ou complexe (psychogènes).

 

Parfois l'infirmière sera mieux placée que le médecin pour commencer à comprendre le terrain (doléances, conflits familiaux, soucis financiers,...), la reconnaissance de ces facteurs par le sujet étant déjà un début de guérison.

 

Reconnaître une céphalée urgente inhabituelle permet de ne pas attendre devant une rupture de malformation vasculaire.

 

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